Introduire des cépages tolérants à la sécheresse.


La stratégie d’adaptation du vignoble au changement climatique se met en place dès l’étape de la plantation. Le choix du cépage est crucial, car il engage le vigneron sur plusieurs dizaines d’années. Dans un contexte d’aléa climatique de plus en plus fréquent, et en particulier de périodes de sécheresse de plus en plus longues, favoriser des variétés tolérantes à la sécheresse est possible.

  • Dans la sélection génétique de ces cépages, trois mécanismes peuvent jouer (1) :Tolérance à la sécheresse : pertes limitées de rendement et de qualité en situation de stress hydrique
  • Efficience dans l’utilisation de l’eau : capacité à limiter ses besoins en eau pour un même niveau de rendement et de qualité
  • Résistance à la sécheresse : survie en situation de sécheresse extrême

Ces trois caractères interagissent en permanence pour déterminer la réponse du cépage à la sécheresse. Sur le terrain, un cépage plus tolérant à la sécheresse aura, selon les conditions de taille, un couvert discontinu (limitant la transpiration tout en maintenant un certain ombrage), et un contrôle stomatique efficace (en particulier limitation de la transpiration nocturne).

  • Les cépages plus résistants à la sécheresse peuvent être choisis au sein de différentes catégories : les variétés déjà plantées au sein du vignoble que l’on pourra privilégier ou non ; par exemple grenache et mourvèdre plutôt que Syrah au sein d’une appellation méridionale
  • Des variétés anciennes, qui avaient par exemple été abandonnées du fait de leur difficulté à arriver à maturité, mais qui sont résistantes à la sécheresse
  • Des cépages cultivées dans des régions déjà confrontées à ces conditions de sécheresse plus prononcées. Autour de la Méditerranée par exemple, les cépages grecs, comme l’Assyrtico, ou portugais, comme le Touriga Nacional, peuvent apporter des solutions au vignerons français (à condition que le goût du consommateur s’adapte également au vin issu de ces cépages). Peuvent aussi être cités Aglianico, Airen, Bobal, Calabrese, Trepat, Torrontes riojano, Malvasia di Sardegna, Zinfandel…
  • Des créations variétales. Certaines variétés hybrides créées pour leur résistance à l’oïdium et au mildiou, sont plus résistantes que d’autres à la sécheresse (en cours de caractérisation) ; des créations ciblées spécifiquement sur l’adaptation à la sécheresse sont aussi en chantier.

Le choix du cépage doit être raisonné à celui d’un porte-greffe montrant par exemple un enracinement plus profond (plus d’eau disponible, voir fiche dédiée). Au-delà du choix du cépage, la résistance d’une vigne à la sécheresse dépend aussi du mode de conduite (taille et gestion annuelle jouant sur le volume, l’organisation et la surface exposée du feuillage), du type de sol et de sa gestion, de l’exposition et la densité de la parcelle.

Auteurs : Marc Nougier (SupAgro), Audrey Naulleau (INRAE)

Sources :

(1) http://www.aredvi.asso.fr/AREDVI_public/MA/26-02-08_chato9/contrainte_hydrique.pdf
(2) https://techniloire.com/sites/default/files/fiche_choisir_son_porte_greffe.pdf
(3) https://www.reussir.fr/vigne/ramsey-un-porte-greffe-tolerant-la-secheresse
(4) https://www6.bordeauxaquitaine.inra.fr/egfv/content/download/3468/36302/version/1/file/Article+E+Marguerit+et+al+CIVB+2011.pdf

 

 

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